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(Besta)
Dis moi ce que t'aperçois, quand tu descends d'chez toi, dis moi c'qui va pas,
des mecs qui tiennent les murs sans toit, qu'ont la gueule dans la bouteille sans voix,
des rondes de flicaille qui provoquent et qui s'marrent quand on s'tape,
quand on perd le cap, un genou à terre, trop d'poids sur les épaules pour se lever,
le poids d'la rancoeur présente quand ces vues me hantent,
honte de n'pas remonter, glissante est la pente,
j'perds la foi, j'perds la faim, tout ce qui m'tourmente ne me lâche pas...
La faim est propice quand la proie est découverte,
sans savoir où elle est, elle s'enfonce et court à sa perte,
j'm'endors d'un oeil sur une oreille et rêve d'oseille,
rêve d'une vie tranquille, sans accrocs d'un jour de paie,
mais l'réveil est brutal, mentale est la torture,
devant nous tout est sale, en crise est la conjoncture,
elle ne cesse, progresse, entraîne les gosses à faire des liasses,
pour l'ivresse de la richesse, beaucoup s'effacent, transgressent les lois et la morale;
violence et défonce comme armure au pied du mur...
pour être de l'autre côté d'la rupture,
j'perds le sourire, à terre, j'étouffe, j'ai plus d'air,
le béton m'asphyxie, anxieux, j'veux voir le bleu du ciel et la mer...
mais l'engrenage ne fait qu'évoluer, c'est la merde...
Refrain
Laisse-toi diriger, emporter par le son de la nuit quand la ville est endormie,
fais gaffe aux rues de l'ennui, au mauvais moment, mauvais endroit, ta vie est vite en sursis.
(Jack)
Dis-moi ce que tu penses de la vie sociale en France,
capitalisme à outrance à l’origine de tant d’souffrances,
on parle d’égalité des chances ... Tu penses…
[on a] franchi l’Cap de l’Espérance on désespère et perd patience,
comme cette flamme qui progresse et s’approche du bidon d’essence,
L’ascenseur social coincé au rez-de-chaussée pue la pisse,
indéblocable, pas besoin d’appeler Otis,
alors on squatte l’entrée à 10 attendant qu’le ciel s’assombrisse,
obscurité complice, la nuit est propice au vice,
matrice manipulatrice au service d’éblis,
la haine s’immisce et glisse dans le cerveau des novices
qui n’réfléchissent plus mais agissent, réagissent et haïssent
ces ministres arrivistes font que le bonheur est irréaliste
quand t’es pas sur la liste de ce système matérialiste,
où les Droits de l’Homme sont devenus les droits de l’homme riche,
où l’on ne fait que paraître,
où l’avoir prend le pas sur l’être,
les bons sentiments ont tendance à disparaître
et l’Homme fini par être son propre prédateur, commet des crimes à la lueur
d’la pleine lune, attendant ses victimes dans la brume …
Refrain
(Besta)
Dis moi c'que tu es, pourquoi t'es considéré, parqués dans un champ d'béton gris,
sidérés sont les personnes qui t'entourent...
un jour sans fin se dessine, piqués par l'épine de la routine,
souvent les mêmes histoires résonnent en bas,
elles ont un goût de déception, un goût d'rage, un goût d'prison,
j'écoute et comprends qu'on est tous dans l'même sac,
j'doute dans la joie, goûte à la haine et craque,
je n'voulais pas, je n'volais pas, formaté par l'Etat, j'suis devenu l'appât,
alors on s'défonce en recherchant l'oubli d'une existence dirigée par les soucis,
l'ambiance dans laquelle dissimule des endroits précaires,
des fois on risque nos vies pour des moments éphémères,
peu à peu, nos rêves disparaissent dans l'atmosphère,
un simple point d'vue, l'encre coule à propos d'un simple coin d'rue,
comme le sang coule pour des billets quand on s'entretue,
acteurs d'un jeu où les conséquences sont réalistes,
manipulés par la France d'en haut, nous sommes protagonistes.
Refrain